Depuis des années on nous le dit : il n’y a pas assez d’adresses IP pour faire face à la montée en puissance d’Internet. Il est vrai que l’adressage IPv4 actuel n’offre que quelques milliards d’adresses, chiffre bien dérisoire si l’on compare aux 340 trillions de trillions de trillions de combinaisons possibles d’adressage pour l’IPv6.
Ceci dit, derrière l’impératif mathématique, l’IPv6 apporte beaucoup plus qu’une simple solution à un problème d’adressage.
Car vu le nombre d’IPs à disposition, il s’agit ni plus ni moins ici que d’attribuer une IP définitive à chaque utilisateur, machine et site web.
Ce qui en terme d’intimité, malgré les dires de worldipv6launch.org, n’a rien d’enviable.
En effet avec l’IPv6, nous rentrons de plein pied dans l’air de la traçabilité à vie.
En attendant que notre IP unique soit inscrite d’office sur notre carte d’identité, il va « enfin » être possible d’équiper de micro-puces (ne coûtant que quelques centimes à produire) les objets manufacturés courants. Ceci autant pour permettre à l’objet en question de communiquer en réseau, que de garder un « historique de son existence ».
De fait, les applications sont tellement nombreuses qu’elles donnent le vertige. Peut être un jour vivrons-nous dans un monde où notre porte d’entrée nous félicitera des 5 premiers kms parcouru avec nos chaussures de sport toutes neuves – qui nous geolocaliseront en permanence – nous débloquant ainsi les promotions « spécial sportif » sur notre jus de fruits vitaminés préféré.
C’est le fondement de ce monde « à la Huxley » que constitue l’IPv6, pour le meilleur comme pour le pire.